Compagnie Chorégraphique - Marie Desoubeaux


écritures, dramaturgies et composition du corps dansé


















La version boomerang de >r e s t e r< a été créée le 12 janvier 2018 pour la 18ème édition du festival Mouvement Contemporain à Paris au Théâtre Douze. Re-création autonome de 12mn, ce projet reprend le texte central de R E S T E R pour mêlée voix, mouvements et musique dans un même corps et pour servir la multiplicité du langage.

Cette version a tourné plus d’une dizaine de fois dans de nombreux lieux parisiens en 2018 (Point Éphémère, Micadanses, studio Le Regard du Cygne, Festival Onze’Bouge et au Théâtre Douze) mais également en remportant deux appels à projets à Lyon et Troyes (scène conventionnée Théâtre de la Madeleine).

Elle a été créée avec et pour Margaux Amoros, sur une musique live de Robin Pharo (viole de gambe) ou une composition de Martial Pauliat et Jérémie Arcache de Music for a While de Purcell.



Interroger est aussi la colonne vertébrale de “r e s t e r” de Marie Desoubeaux ! Embarqués dans un entrelacs de mots, de questions, de mouvements on suit à l’aveugle ce parcours fait d‘inquiétude, de silences et d’incertitudes.  Il suffit de « J’ai une question… enfin peut être deux … » pour qu’on pénètre dans l’intime sans trop savoir où l’on va et c’est bien…S’abandonner et faire confiance. L’interprète Margaux Amoros (belle danseuse) prend en charge ce questionnement étrange autour du déplacement immobile dans une gestuelle fluide et très articulée, d’où émergent les bras, les mains, les jambes comme autant d'éléments fondateurs du discours qu’elle livre finalement à elle-même. L’équilibre texte - corps, et musique aussi, est très réussi.  

Odile Cougoule - Blog Chroniques Culture - 14 avril 2018

PROCHAINES DATES


Dimanche 22 septembre 2019 - Festival Constellations - Toulon Plus d’infos︎





Dates passées :

Jeudi 28 mars 2019 - 21h30 - Festival Artdanthé, parcours St Merry Hors-les-Murs, organisé par le Théâtre de Vanves︎

Jeudi 14 juin 2018 - 19h30 et 20h30 - au Point Éphémère Paris 10, dans le cadre du festival Chimique(s), organisé par Marine Colard et Moïra Dalant.  ︎

Vendredi 8 juin 2018 à 20h à Micadanses Paris 4, dans le cadre du festival Fait Maison. ︎

Samedi 2 juin 2018 à 18h et à 20h30 à la Salle Olympe de Gouge à Paris 11, dans le cadre du festival Onze’Bouge, sélection spéciale de Dansorama. ︎

Jeudi 31 mai 2018 à 19h30 au Théâtre de la Madeleine à Troyes, dans le cadre du Festival Instants Donnés, organisé par la compagnie Accord des Nous, pour lequel R E S T E R a remporté l’appel à projet solo! ︎

14 avril 2018 à 20h aux Échappées Belles à Lyon (9), dans le cadre du festival 1,2,3...soli, organisé par le compagnie Hallet Eghayan, et dont R E S T E R a remporté l’appel à projet solo!

23 Mars 2018 à 15h et 19h30 au Studio le Regard du Cygne à Paris 19, dans le cadre du festival Signes de Printemps, au sein des Spectacles Sauvages. Plus d’infos sur leur site ici, et sur l’évènement facebook ici

12 Janvier 2018 à 20h au Théâtre Douze à Paris 12, dans le cadre du festival Mouvement Contemporain, Dix-huitième Edition. 














Version Blanche 50mn



















© Ciril Jazbec
© Ciril Jazbec
Note d’intention


R E S T E R est un acte chorégraphique et théâtral. Il est question d’intimité, de solitude et de liberté. La liberté des fous, des solitaires, la liberté des morts. Est-il possible de vivre dans une trans-universalité des mondes ? Quelles forces en puiser ?

Dans le silence de la solitude, celle que l’on choisit ou qui s’impose par sa bienveillance ou sa nécessité, nos perceptions s’affinent et s’aiguisent pour percevoir la coexistence renouvelée de deux mondes inhérents à notre condition d’être humain : celui quotidien, qui nous entoure et dans lequel nous ancrons les actions de notre vie, et celui intérieur, qui se développe et s’enrichit en permanence de l’attention qu’on lui donne.


Le vide, le silence, le blanc, l’absurde rêverie, l’absurde réalité, l’humour caché au creux de ces jointures-là. Un terreau patient et porteur de vie.

Quand le silence a valeur de tout ce qui a fait bruit avant lui, quand il fait place à l’endroit où nous prenons soudainement conscience des multitudes qui nous entouraient ; il zoome, dépoussière et nous surprend dans nos intériorités. 

Il s’agit de capter les vibrations d’un espace, d’une présence, et d’un dépouillement surchargé. Les rendre visible, tangible, créer une expérience commune, densifier le temps pour y percevoir sa corde tendue, faisant musique du silence.

La scène se passe en Islande et ailleurs, dans toutes terres insulaires et poétiques, dans tout monde habitant les creux de nos êtres. Placer l’isolement  et l’imaginaire comme porte d’accès au monde intérieur, à ses richesses et ses forces.


Margaux est au centre d’un univers de laine, tangible et précieux, absurde et rêveur. Elle prendra ce risque : celui d’aller vers l’intime, l’indicible, le beau, le rêveur. Toucher à l’intime, à l’absolu singulier et pourtant absolument universel.

Je considère l’acte créateur, la scène et le théâtre comme étant l’une des clés possible pour dire l’indicible, partager la solitude, danser le silence. L’écriture en est une autre, et c’est dans sa force génératrice d’intime et d’imaginaire que nous irons puiser. Quelle est la valeur du mouvement dansé si ce n’est d’appeler un imaginaire au-dehors de notre quotidien ? Et quelle est sa force quand celui-ci arrive à déployer toute son ampleur puisque partant d’un terrain de compréhensions communes ?

Qu’est-ce qui fait commun ?

Photo © Nina-Flore Hernandez
Démarche Artistique

Le projet de R E S T E R est né de l’envie de penser une nouvelle forme d’écriture chorégraphique et dramaturgique, avec en tête et en désir l’interprète Margaux Amoros.

Le désir de pouvoir transcender une expérience sur l’indicible, l’intime et le singulier.

Qu’est-ce qui nous connecte à notre monde sensible? Notre soi intérieur? À celui qui nous définit par essence? Que veut dire intime? Quelle est la place du vide et du silence dans cet univers? Quelle est la place de la musique et du corps? Peut-on vivre l’intime dans une expérience collective? La voix silencieuse des écrivains est-elle traduisible dans une expérience scénique aux écritures transverses?

Je suis partie de ces questions et de leurs apparentes impossibilités de transcription pour puiser la force d’une nouvelle écriture et d’un questionnement renouvelé autour de la dramaturgie de la danse : quelle nécessité pousse le corps et l’être tout entier à s’engager pleinement dans une expression scénique ? Que veut dire la parole quand elle vient briser le silence instauré par un corps dansant ? Peut-on joindre les forces que composent la littérature, le mouvement dansé, le théâtre, l’écriture d’un espace scénographique, la composition sonore et musicale d’un lieu et d’un temps?

Par la conscience, la partition devient musique et le paysage une haute terre de l’esprit. C’est la voix de la conscience – je parle ici d’une voix en négatif, d’une non voix, capable d’enregistrer d’autant plus fidèlement les nuances d’un son qu’elle sait se rendre inaudible-, une voix qui, parce qu’elle participe essentiellement du silence, parvient par l’affût d’une écoute extrême à surprendre le mouvement giboyeux du langage gitant sous l’inanimé, à pister au sein des solitudes, la clairière exacte d’une présence, à lever une totalité au milieu de nulle part, dans le blanc des cartes, au bout du monde où croit-on, tout fini alors que c’est précisément là que tout commence. »

Pierre Cendors, L’invisible dehors.

Si ma réflexion part de l’intimité relative à l’écriture, une grande partie de ma recherche consiste à trouver un niveau de traduction d’essence à essence qui me parle avec autant d’intensité et de personnalité qu’un poème ou une écriture. L’analogie de la traduction de langue à langue soulève en soi déjà beaucoup de questions du même ordre. Mais elle ne suffit pas à recouvrir l’entièreté des changements que la transposition d’une écriture à la scène implique. Il s’agit certes de la question essentielle du théâtre et de l’écriture théâtrale : comment dire les mots qui, à eux seuls ne représentent par l’essence même de la chose nommée ? Je souhaite continuer ce travail déjà entrepris par de nombreux penseurs et metteurs en scène, en y incluant le corps chorégraphique et ses autres capacités d’adaptabilités, de traductions et de transpositions.

Et puis l’accord, la « justesse » d’un son, d’un moment. Une viole de gambe, comme un instrument hors temps catapulté soudain au milieu d’une forêt intime. Il s’accorde, et joue – parfois. Il est le maître qui souligne les instants de silence par son travail d’artisan devenant tout à coup artiste brillant de sa puissance lunaire. Il est discret, invisible, présence sourde et soutient permanent. Robin Pharo, violiste de talent, jouera de sa sensibilité et de toute la puissance de son instrument pour venir créer l’univers sonore de cette pièce silencieuse.

Ma démarche est enfin et avant tout celle d’une artiste avide de partager un univers sensible particulier, développé avec lenteur et passion, qui se transpose et se projette aujourd’hui dans ce projet singulier, avec joie et poésie.


Vous y croyez encore ? À la percussion, des corps ?
Est-ce que vous prenez le risque ? D’y aller ? D’y aller pour rester ? D’y aller par fidélité ? Est-ce que vous prenez le risque de la collision ? Le risque de l’autre ? Est-ce que vous prenez le risque de perdre ? Vous êtes là, et puis un jour vous perdez ? Ça vous arrive ? De perdre ? De ne pas laisser les mots vous gagner ?

Extrait de R E S T E R, Acte III











Distribution et partenaires
R E S T E R – Création 2018/2019

Direction et écritures : Marie Desoubeaux
Interprétation et chorégraphie : Margaux Amoros
Viole de Gambe : Robin Pharo
Clavecin (première version) : Yoann Moulin
Collaboration à la scénographie : Inès Dobelle
Lumières : Stéphane Trani et Florent Pénide
Regard extérieur : Jeanne Desoubeaux
Régie plateau : Paul Amiel et Stéphane Trani
Réalisation tricots et montage piliers :  Céline Berchoux, Arielle Chauvel-Levy, Marie Desoubeaux, Marie-Claude Desoubeaux, Odile Desoubeaux, Inès Dobelle, Pierre-Olivier Durand, Marina Keltchewsky et Bérangère Roussel
Communication et diffusion : Hélène Lust et Céline Berchoux
Prêt du clavecin : Martial Pauliat
Prêt de matériel lumières et de tapis de danse : Théâtre de la Ville, espace Pierre Cardin

Nous avons été accueillis en résidence et avons reçu le soutien de : La DRAC Ile-de-France, dans le cadre de l’aide au projet 2019, Haihatus (Joutsa, Finlande), la Briqueterie CDC-Val de Marne, Le Centre National de la Danse, ArtsIceland (Isafjördur, Islande), les Arènes de Nanterre, les Plateaux Solidaires – ARCADI, et la Générale Nord-Est.

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Une première version blanche de R E S T E R est sortie le 20 avril 2017 à la Générale Nord-Est, avec Yoann Moulin au clavecin. La première officielle de R E S T E R sortira les 4 et 5 avril prochain pour le festival INCANDESCENCES.















crédit photo ©Nina-Flore Hernandez




Images de répétitions / CDC Briqueterie du Val-de-Marne Septembre 2016




Sortie de résidence / Générale Nord-Est / Avril 2017